La rencontre avec Karine SALFATI m’a permis de remettre un pied dans l’univers de la danse. Grâce à elle, j’ai pu allier mes deux passions : la danse (voir l’article A propos de moi Part 1) et la réalisation de vidéos/photos. Nous n’étions pas faits pour nous rencontrer. Je ne connaissais plus personne dans l’univers de la danse sur Paris. Elle rentrait d’une mission au Club Med du Sénégal en tant que chorégraphe.
Chaplin nous a réuni
Durant toutes mes années de facultés, j’avais tiré un trait sur le monde de la danse. En arrivant à Paris, j’avais repris l’envie de danser et j’avais trouvé un cours de danse Hip Hop. J’avoue ça n’a pas été une grande réussite.
À cette époque, je ressemblais au parfait cliché du provincial qui montait à Paris pour finir ses études de cinéma, des étoiles pleins les yeux. J’écumais les festivals de cinéma en Europe. J’écrivais des petits scénarios dans mon appartement en rêvant de les mettre en images un jour. La rencontre de Géraldine Chaplin (fille de Charlie Chaplin et danseuse/chorégraphe) au festival de Locarno en Suisse m’inspira un scénario sur le thème d’une danseuse en fin de carrière. Mais voilà, il me fallait une chorégraphe pour créer une bonne partie de la mise en scène. Je parlais de ma recherche à mon professeur de danse et celui-ci me présenta Karine SALFATI.
Karine était fraîchement revenue du Sénégal, et forte de cet enseignement, elle accepta de collaborer sur mon projet. Malheureusement, le projet ne vit pas le jour, mais ce fut le début d’une longue série de projets qui se mirent en place.
Un langage commun : la danse
Suite à ce projet avorté, Karine et moi sommes restés en contact par mail. Je recevais régulièrement ses newsletters avec les propositions de sortie. Et un soir, j’ai décidé de sortir de ma zone de confort et de la retrouver pour une scène ouverte où une artiste, Carole Masseport, qu’elle aimait beaucoup se produisait.
Encore très timide à cette époque, je passais la soirée à observer. Une des chansons de Carole Masseport m’avait beaucoup touché durant le concert. Des images m’étaient venues en tête. Je pris contact avec la chanteuse et lui proposa de lui réaliser un clip vidéo. Elle accepta tout de suite. Bien sûr, je pensais à un clip dansé, sans son apparition du tout.
Je proposais à Karine de s’occuper de la partie chorégraphique. Elle était très contente que je fasse appel à elle. Ce fut notre première collaboration. Je m’en souviendrais toute ma vie. Nous répétions dans une salle que l’on nous prêtait. La chorégraphie que Karine avait imaginée se déroulait en deux parties, tout d’abord un solo, puis un duo. Elle me demanda de faire le deuxième danseur pour pouvoir créer les passages à deux ainsi que les portés. Nous avons pris un certain nombre de vous rire, à nous rouler par terre durant la création.
Nous découvrions que notre duo avait une grande force. Nous avions le même langage : celui de la danse. Toutes mes années de danse et la connaissance parfaite de mon corps me permettaient de comprendre toutes ses indications.
Dès notre première collaboration, nous avons uni nos univers artistiques. C’est cette mixité et ce mélange qui transparaissent dans chacune des créations de Karine. Nous sommes à l’écoute l’un de l’autre. Nous nous influençons tout en respectant l’univers de l’autre. Chacun apporte sa patte artistique, ce qui nourrit et enrichit grandement nos projets.
Au-delà des frontières…
Karine ne s’est jamais limitée à une case, malgré sa formation de danseuse de moderne Jazz, elle a suivi son coeur et elle est partie à la découverte d’autres influences (Orientale, Tsigane, Bollywood, Odissi,…). Pour certaines de ces influences, elle s’y est vouée corps et âme. Pour reprendre une image qu’elle utilise régulièrement dans ses cours, c’est comme une machine à laver. On met tout dedans, ça tourne et ça se mélange pour donner quelque chose de nouveau.
Son envie de métissage transcende même les genres de la danse, car elle va chercher dans les autres arts ce dont elle a envie. Au cœur même de ses créations, elle incorpore la magie comme dans son spectacle OM SAFSAR JINN alors que dans ORINDJA elle mélange juste les différents styles de danses en allant chercher la spécificité des danseuses qui l’entourent. Le métissage dans le sang lui coule dans les veines et fait partie de son être le plus profond.
Karine ne connaît aucune frontière quand elle décide de créer. Elle va chercher les informations dont elle a besoin, elle pose beaucoup de questions pour au fil arriver à restituer tout ce qu’elle veut marquer de son empreinte.
Notre façon de travailler
Au fur et à mesure de nos collaborations, une amitié très forte est née entre nous. Et nous prenons grand soin à ce que le travail n’interfère pas avec. Si bien qu’avant de commencer un nouveau projet, nous remettons les pendules à zéro comme si c’était la première fois que nous collaborions ensemble, car les budgets sont différents, l’investissement en temps et en travail aussi. Cette méthode a très bien fonctionné jusqu’à présent.
Karine a aussi eu le droit de passer devant mon appareil pour certains de mes projets photos et de subir les talents de maquilleur de Alban. Elle m’en parle encore aujourd’hui. Vous la reconnaîtrez ou pas en Médusa dans la série « ICON ». Et vous pourrez la découvrir prochainement dans ma prochaine exposition « Unity ».
Bande annonce des cours de danse Orind'jazz
Clip Vidéo Chorégraphié par Karine Salfati
Une envie de transmission
Dans toute sa générosité, Karine aime partager, transmettre. Tout comme elle n’aime pas être seule sur scène, elle aime mettre en lumière les autres qu’ils soient professionnels ou non.
En tant que professeur, elle sait transmettre et insuffler sa passion, son énergie à ses élèves. Durant quelques années, elle m’a fait souffrir (pour mon plus grand bien) dans ses cours. La bonne humeur, le sourire et la sueur sont partie intégrante de sa pédagogie. Elle sait être à l’écoute des autres, de leurs possibilités, de leurs limites et de leurs envies.
Elle enseigne tous les samedis au studio Nilanthi à Paris.
Testé et approuvé par moi.